Il aura fallu un an et demi pour que ce dixième numéro aboutisse à la publication. Au cours de cette période, l’équipe d’Angle Mort s’est recomposée. S’occuper d’une revue est un travail qui nécessite de la coordination et de la méthode, mais celles-ci ne s’improvisent pas ; elles réclament un apprentissage, une adaptation des uns par rapport aux autres. Découvrir les bonnes manières de s’entendre, de mettre en balance nos attentes par rapport aux textes et de domestiquer nos compétences pour se plier aux besoins de l’édition et de la publication.
Ce travail sur soi, avec les autres, au sein de l’équipe Angle Mort, n’est pas terminé. Il nous reste encore du chemin à parcourir avant que la préparation d’un numéro ne devienne systématique, avec des gestes maîtrisés et des quasi-réflexes. Ainsi, notre périodicité restera-t-elle incertaine, réduite a minima à un numéro par an. Il nous manque également des mains et des regards, pour lire les textes, les sélectionner, les retravailler et nous sommes disposés à en accueillir de nouveaux, afin d’agrandir la petite équipe d’Angle Mort et en faire un véritable collectif. Même spontané, même provisoire, un collectif permettrait à la revue d’exister et de persister dans son être.
A l’attention de ces mains et de ces regards qui souhaiteraient participer à notre aventure, l’adresse redaction@angle-mort.fr est ouverte.
Ce numéro est le résultat d’une première collaboration avec des membres nouveaux et, par voie de conséquence, d’une redéfinition de l’objet de la revue, de ses ambitions et de ses intentions. Son format a évolué par rapport aux numéros précédents et il évoluera encore, en fonction des récits que nous découvrirons, des membres nouveaux que nous accueillerons, des artistes et des éditeurs avec lesquels nous collaborerons. Nous choisissons une formule souple pour nous laisser une marge de manœuvre, pournous adapter aux aléas de notre attention.
La science-fiction n’est-elle pas une poésie à l’éloge du doute ? Un rappel de l’extrême labilité de la réalité ? La remise en cause de l’ordre établi ?
A cet égard, la revue Angle Mort, en faisant de l’éphémère et de l’incertitude sa marque de reconnaissance – voire sa philosophie de fonctionnement – s’inscrit pleinement dans une logique science-fictive. Et son sous-titre, qui était jusqu’alors Eclats d’imaginaire, se transforme en Epreuves de réalité, pour mieux évoquer cette beauté étrange à laquelle nous confronte la science-fiction – la beauté des incertitudes.
Enfin, il nous paraît important de rendre un hommage à ceux qui, les premiers, ont rendus l’aventure Angle Mort possible, avant de l’avoir quittée. Nous remercions particulièrement Sébastien Cevey et Laurent Queyssi qui ont dirigé les opérations jusqu’au numéro précédent. Si la revue s’écarte aujourd’hui de l’orientation qu’ils lui avaient donnée en leur temps, nous souhaitons leur faire savoir que la nouvelle direction prise hérite grandement de leurs enseignements. Ainsi, espérons-nous qu’ils prendront plaisir à découvrir ce que nous faisons de tout ce qu’ils nous ont transmis.
Une réaction ? Laissez un commentaire !